Parcours : de Dole à Port sur Saône - 154 km, 23 écluses, 24 heures de navigation
Dates : du 6 au 13 août 2022
Bateau : Sixto Fly C « Baume les Dames »
Equipage : 4 adultes et 1 adolescent
Après plusieurs croisières réalisées sur des canaux, nous avons choisi cette année de découvrir les charmes de la navigation sur une rivière : la Saône. Le voyage ne nous a pas déçus ! Voici les étapes quotidiennes de notre récente croisière fluviale en bateau Nicols…
Jour 1 - samedi 6 août, au départ de Dole :
A 14h, nous sommes arrivés sur la base de DOLE : après avoir été accueillis au bureau / capitainerie par Anna, Yoann le responsable de base nous a accompagnés sur le ponton jusqu’à notre bateau : le Sixto FLY C. Avec ses 15m de long, il est impressionnant !
Yoann a passé près d’une heure à nous présenter le fonctionnement des appareils domestiques à bord : ils sont nombreux dans la gamme FLY ! Groupe électrogène, climatisation, lave-vaisselle, micro-onde, double propulseur d’étrave, télévision avec antenne satellite, installation du bimini … et à nous expliquer le fonctionnement des écluses sur le DOUBS / Canal du Rhône au Rhin, où VNF teste de nouvelles télécommandes pour déclencher l’ouverture des écluses.
Comme ça n’était pas notre première croisière, nous n’avons pas fait d’instruction « pratique », et il faut avouer que malgré ses 15 mètres de long le SIXTO FLY C se pilote très facilement grâce à son double propulseur : « un jeu d’enfant ! » comme nous avait dit Yoann…
La ville de DOLE étant l’une des plus belles cités à découvrir le long de notre périple fluvial, nous avons décidé de passer la première soirée à la découvrir : juste derrière la base, se trouve le petit canal des Tanneurs, le long duquel se pressent de nombreux restaurants… et les touristes attirés par ces bonnes tables !
La maison natale de LOUIS PASTEUR se trouve à deux pas, puis nous sommes remontés dans la vieille ville jusqu’à la Collégiale Notre-Dame (du XVIème siècle) dont les portes étaient encore ouvertes le soir, ce qui nous a permis de la visiter. Après un verre en terrasse dans le centre historique, retour au bateau pour le dîner : nous avons commandé des pizzas auprès du restaurant à emporter « Le bateau à pizza », situé au bord du canal, non loin de la base (sur la berge opposée, prendre la passerelle piétonne pour traverser et on rejoint le restaurant en 5 min à pied).
Avec la tombée de la nuit et les superbes couleurs sur la collégiale, nous avons rejoint nos cabines pour la première nuit à bord…
Jour 2 – Dimanche 7 août :
Cette fois, la croisière débute vraiment ! On largue les amarres et on commence à descendre le Canal du Rhône au Rhin. Nous avons environ 4h de navigation avant de rejoindre la Saône.
Le Canal du Rhône au Rhin
Le Canal n’est pas très large mais on se croise sans difficultés avec le peu de bateaux qui l’empruntent. La 1ere écluse est en vue, nous allumons la télécommande que nous a confiée Yoann (nous devrons la rendre à l’éclusier présent à la dernière écluse en quittant le Canal pour rejoindre la Saône). Un premier bouton pour signaler notre approche : un témoin lumineux clignote pour confirmer la détection de notre bateau ; un feu rouge et vert s’allume pour indiquer la préparation de l’écluse ; puis le feu passe au vert : c’est bon, nous pouvons entrer dans l’écluse !
Une fois dans l’écluse, on passe nos cordes (à l’avant et à l’arrière) autour des bites d’amarrage situées le long de l’écluse : « attention, jamais de nœuds ! - nous a rappelés Yoann ; toujours un simple passage de la corde autour du taquet du bateau, pour maintenir celui-ci pendant l’éclusage »
Dans les écluses, ne jamais faire de nœud autour de son taquet !
La première écluse est passée, et avec l’aide des propulseurs d’étrave, nous confirmons que malgré ses 15 mètres de long, le Sixto FLY C est très facile à manœuvrer. En prenant son temps, et manœuvrant tout doucement, aucune difficulté à entrer et sortir de l’écluse.
Nous poursuivons notre navigation sur le Doubs canalisé. Le paysage est vert et agréable. Seule la traversée d’un secteur industriel (production de soude caustique, Javel et autres produits chimiques) est moins agréable, et tout arrêt dans cette zone est formellement interdit. Heureusement, ce passage ne dure guère plus de 10 à 15 minutes, puis nous retrouvons le canal tranquille que nous connaissons depuis le départ de Dole.
L’usine Solvay près de l’Abergement la Ronce
Une pause déjeuner sur un ponton bien aménagé, dans le petit village de « l’Abergement la Ronce » est l’occasion de déployer le bimini pour déjeuner sur le pont supérieur ; celui-ci est équipé d’un BBQ – plancha, d’une table et banquette, et c’est vraiment le point fort de cette gamme FLY chez NICOLS : c’est la 1ère fois que nous avions choisi un bateau de cette gamme, et vraiment, c’est l’endroit que nous avons préféré sur le bateau. A part un soir où la chaleur était trop importante pour manger dehors (semaine de canicule !) nous avons toujours déjeuné et dîné sur ce pont supérieur. On mange en profitant du paysage environnant, le top !
Le pont supérieur du Sixto FLY C est équipé d’une plancha pour les grillades…
Avant de repartir, notre adolescent Quentin tente de taquiner le goujon : sans succès, mais le plaisir de la pêche est quand même là (nous avions apporté notre matériel de pêche, et pour la carte nous étions allés sur le site web cartedepeche.fr, sur les conseils de Nicols).
Partie de pêche dans le Canal du Rhône au Rhin
L’après-midi, nous avons navigué encore 1h30 avant d’arriver sur la Saône : et là, changement radical de paysage ! Large, sinueuse et verdoyante, la Saône est un superbe écrin de verdure, qui invite au repos… nous avons effectué 5 jours de navigation incroyable sur cette voie d’eau.
Le soir nous avons opté pour un amarrage sauvage en plantant nos piquets sur la berge. Pause baignade pour se rafraichir… Pratique : l’échelle de bain et douchette de pont situées à l’arrière du bateau pour remonter à bord et se rincer. Nous avons profité d’un superbe coucher de soleil sur la Saône…
Jour 3 : lundi 8 août, destination Auxonne
Lundi 8 aout au matin, nous reprenons la navigation. Cette fois nous découvrons les écluses automatiques déclenchées par une perche : c’est un peu comme les manèges des enfants, qui doivent attraper la queue du Mickey ! Le pilote du bateau doit viser juste pour s’approcher tout en douceur de la perche. A l’avant, un passager tourne cette perche pour signaler l’approche du bateau. Ensuite, c’est comme sur le Canal : le jeu de lumières sur les feux nous indique que l’écluse est en préparation, puis que nous pouvons entrer dans l’écluse. Une fois dans l’écluse, comme sur le Canal, on lève une barre bleue pour faire le contact et lancer l’éclusage (la barre rouge située à côté se tire vers le bas en cas d’urgence, pour stopper l’écluse. Un agent VNF intervient rapidement dans ce cas).
Nous arrivons en fin de matinée à AUXONNE : nous nous amarrons au premier ponton, au pied de l’ancien château. Nous enfourchons les deux vélos présents à bord pour rejoindre un supermarché (à 10 min à pied, 5 min en vélo) et refaire le plein de produits frais. Tous les services sont disponibles dans cette jolie petite commune, où Napoléon a fait ses études. Nous n’avons pas pris le temps de faire la visite du musée Napoléon, mais la jolie place du centre-ville rappelle son histoire, avec une statue en son honneur, située sur la place de l’église St Martin (église édifiée au XIIème siècle, puis réparée au XVIIIème siècle).
Amarrage à l’entrée d’Auxonne.
L’après-midi, suite de la navigation et le soir nous avons cherché un joli coin dans la nature pour faire un nouvel amarrage forain ; nous avions tellement apprécié la première nuit en pleine nature, que nous avons opté toute la semaine pour cette formule : le midi, pause déjeuner dans les communes pour profiter des infrastructures et magasins, et le soir pause en amarrage sauvage.
Notre rituel était instauré : plongeon dans la Saône bien rafraichissante en cette période de canicule, petite partie de pêche pour Quentin, et apéro et dîner Barbecue sur le pont supérieur. A la tombée de la nuit, prendre sa tisane du soir avec les couleurs du ciel orangé, avec cette impression d’être seuls au monde : c’était juste magique !
Couleurs du soir sur la Saône…
Jour 4 : Mardi 9 août, à la découverte de Mantoche
Mardi 9 aout, nous avons eu de la compagnie au petit déjeuner : une famille de cygnes venue quémander quelques morceaux de pain à manger !
Ensuite nous avons poursuivi notre navigation en remontant la Saône. Pour le midi nous avons fait le choix de nous amarrer au ponton du village de Mantoche.
La halte de Mantoche est propre, et dispose de tables de pique-nique. Nous avons pris le temps d’aller découvrir le cœur du petit village, équipée d’un bureau de poste… et d’une petite épicerie (le mardi est son jour de fermeture, mais pas de souci pour nous, nous avions refait des courses la veille à Auxonne).
A l’approche de Mantoche
L’après-midi, nous avons navigué une heure trente environ, avant de chercher de nouveau un « petit coin de paradis » pour y passer notre nuit en pleine nature…
Jour 5 : Mercredi 10 août, halte découverte à Gray
Voici à mi-parcours de la croisière, une étape à ne pas manquer.
Le quai y est très grand, pouvant accueillir des dizaines de bateaux. L’accès à l’eau et l’électricité se fait via une borne avec paiement CB. Le quai est situé juste à côté d’un supermarché, et d’une zone commerçante comprenant tous les services : pharmacie, tabac presse, etc…
La mairie de Gray et son toit polychrome
Après avoir fait le plein de courses, et avoir déjeuné, nous sommes montés dans la vieille ville malgré le soleil qui tapait fort (plus de 30 degrés !) pour aller admirer les toits polychromes de la célèbre mairie de Gray : de style renaissance et daté du 16ème siècle, les tuiles vernissées de sa toiture sont de toute beauté. Situé juste derrière la mairie, se trouve la basilique Notre Dame que nous avons visitée également, avant de redescendre sur le port pour passer deux écluses, naviguer une heure trente, et chercher de nouveau un endroit ombragé pour passer la soirée en pleine nature. Si les journées étaient chaudes, nous n’avons jamais souffert de la chaleur la nuit : nous avons toujours dormi les panneaux de pont ouverts, et n’avons jamais été embêtés par les moustiques la nuit…
Jour 6 : Jeudi 11 août, le Tunnel de Savoyeux et le château de Ray sur Saône
Ce jour-là, nous avons emprunté le tunnel de Savoyeux : il fait 643 mètres de long, et ça fait partie des expériences insolites de la navigation ! Les feux allumés, nous entrons dans le tunnel et visons le point lumineux à l’autre bout : la sortie du tunnel…
Le tunnel de Savoyeux
Plus tard nous empruntons un petit bras de la Saône (qui se termine en « cul de sac », il faut faire demi-tour pour revenir naviguer ensuite sur la Saône), afin de nous amarrer à Ray-sur Saône pour la pause déjeuner du midi. L’approche se fait avec prudence, surtout en cette période de sécheresse où le petit bras de Saône est très bas : on navigue entre les bouées rouges et bleues pour rester dans le chenal navigable. Par chance il nous reste une place disponible au ponton, et nous nous amarrons là pour deux heures. La halte est agréable, avec tables de pique-nique, et robinets d’eau pour refaire le plein de sa réserve si besoin (accès gratuit).
Le village de Ray sur Saône dominé par son château médiéval
Le village est accueillant, dominé par son clocher polychrome typique de la région Franc-Comtoise, et son célèbre château de Ray sur Saône : en lisant le guide fluvial, nous apprenons que ce château a des origines très anciennes (il date de l’an 800) et il a été le plus grand château fort de Franche Comté au XVIème siècle ! Il possédait 14 tours, dont 2 seulement subsistent (en travaux lors de notre passage, comme on le voit sur la photo). La comtesse Diane Baconnière de Salverte, décédée en 2016, était la 33ème génération de la famille propriétaire du château. Le château appartient désormais au département de la Haute Saône. Il se visite tous les weekends et jours fériés du 1er mai à fin octobre ; quant au parc de 6 hectares qui l’entoure, il est accessible gratuitement tous les jours de l’année.
Nous n’avons pas pris le temps de monter jusqu’au parc du château, mais nous avons visité le cœur du village, son église et son lavoir.
Le lavoir restauré de Ray sur Saône
Cette petite cité de caractère est très agréable. Pour ceux qui ont besoin de faire quelques courses, un restaurant – épicerie – bar est à disposition dans le cœur du village : « chez Yvette » !
Après le déjeuner, nous poursuivons notre navigation en faisant une halte dans le village de Soing : camping, aire de jeux pour enfants, eau – électricité et poubelles à disposition, ainsi qu’une petite épicerie disponible dans le village. La halte est au calme, car pour la rejoindre il faut emprunter un bras de la Saône (c’est un cul de sac, il faut faire ensuite demi-tour pour revenir sur le chenal principal de la Saône). Pour ceux qui n’aiment pas les amarrages forains pour la nuit, ça peut être une bonne solution. Pour nous le choix était déjà validé par tout l’équipage : il fallait trouver notre nouvelle aire de stationnement pour la nuit, sous la voute des arbres. Nous avons croisé d’autres bateaux qui, manifestement, ont fait le même choix que nous !
Jour 7 : Vendredi 12 août, le Tunnel de St Albin, Rupt sur Saône et Chemilly
Voici notre dernière journée de navigation !
Nous passons devant le village de Rupt sur Saône dont nous apercevons le château au loin, mais sans nous y arrêter.
Nous poursuivons notre navigation et passons un deuxième tunnel de 680 mètres de long, le tunnel de St Albin. L’ouvrage est en cours de restauration, une fois les murs refaits le cadre est remarquable :
Le Tunnel de St Albin
Le midi, nous faisons notre dernière halte déjeuner dans le joli village de Chemilly, un endroit recommandé par Valérie et José (qui tiennent la base de Port sur Saône) dans leur « avis d’expert » …
Au pied du château de Chemilly se trouve un tout petit ponton. Il était déjà occupé par un autre bateau Nicols, nous avons donc fait le choix de ne pas déranger les plaisanciers, et nous nous sommes amarrés à quelques dizaines de mètres de là, sous des arbres… cela ne nous dérangeait pas, nous avions l’habitude de planter les piquets d’amarrage tous les soirs !
La halte de Chemilly
L’après-midi, il ne nous restait plus que 5 km de navigation avant d’arriver à la base de Port sur Saône. Un port très animé, avec de nombreux bateaux de plaisanciers privés, en plus des bateaux de location NICOLS.
La capitainerie et son « Bar … & Vous » propose glaces et boissons pour ceux qui veulent un rafraichissement.
Jour 8 : Samedi 13 août, le départ !
Samedi matin de bonne heure, c’était déjà l’effervescence sur le ponton, tout le monde s’afférant au nettoyage de son bateau pour en rendre les clés à 9h.
Nous avons quitté la base de Port sur Saône avec plein de souvenirs en tête, et le sentiment d’avoir profité d’une grande bouffée d’oxygène pendant cette croisière. La Saône est un véritable écrin de verdure, la rivière est large et sinueuse, verdoyante et d’un calme extraordinaire ! Pour les amateurs de nature, de baignade, de pêche, ou ceux qui cherchent le repos, c’est la destination idéale…
Si nous ne devions conserver qu’une image de cette croisière sur la Saône, nous opterions pour l’image d’une croisière en pleine nature, avec des amarrages sauvages dans des cadres de toute beauté…
La vallée de la Saône, un écrin de verdure pour une navigation fluviale 100% nature…
Si vous aussi vous voulez en savoir plus sur la croisière en aller simple reliant Dole à Port sur Saône, visitez notre page de site web : Croisière fluviale sur la Petite Saône | Nicols